Apprendre l’aromathérapie à la Française ? J’imagine que vous êtes déjà en train de vous questionner : « Alors, il existerait plusieurs façons d’aborder l’aromathérapie ? Qu’est-ce qui diffère dans l’utilisation des huiles essentielles d’un pays à l’autre ? Mais, pourquoi est-ce différent ? » Lorsque l’on se passionne pour une activité, il est toujours intéressant de s’interroger sur la façon dont la pratiquent nos voisins, déjà par curiosité, mais aussi tout simplement parce que l’on peut y trouver de nouvelles idées fort intéressantes ! Dans cet article, je vais vous expliquer pourquoi l’aromathérapie est différente en fonction des pays et quelles sont concrètement les différences dans l’usage des huiles essentielles.
Zoom sur l’aromathérapie à la Française : Pourquoi l’aromathérapie est-elle différente en fonction des pays ?
Rien de surnaturel, rien de bizarre, rien d’extravagant et rien d’anormal : les différences entre l’aromathérapie à la Française de l’aromathérapie exercée aux États-Unis, en Angleterre ou dans d’autres pays s’expliquent tout simplement par la diversité de nos cultures.
Eh oui, en fonction des pays et des continents : nos modes de vie, nos habitudes alimentaires ou bien les méthodes pédagogiques pratiquées dans les établissements scolaires ne sont pas les mêmes. Les façons dont nous soignons les malades, notre vision de la santé, de la maladie, de la vie et de la mort diffèrent énormément d’une culture à l’autre. De même, notre relation avec les éléments de la nature est aussi différente : alors forcément nos usages des médecines douces et notamment de l’aromathérapie varient.
Les débuts de l’aromathérapie : des histoires bien différentes
L’aromathérapie est une médecine récente, aujourd’hui nous parlons d’aromathérapie moderne. Bien sûr, l’usage des huiles essentielles se trouvait très répandu durant l’Antiquité (sous des formes différentes de celle que l’on connaît aujourd’hui), mais au cours du Moyen-Âge l’aromathérapie fut lentement mise aux oubliettes.
Une renaissance française !
Au début du XXe siècle et plus précisément en 1920 : M René-Maurice Gattefossé donne une seconde naissance à l’aromathérapie. Comme beaucoup de découvertes scientifiques, celle-ci trouve son origine par hasard dans un malheureux accident. L’histoire conte que M Gattefossé, chimiste pour un laboratoire de parfum, se brûle malencontreusement tout l’avant-bras. La seule chose qu’il trouve à proximité est un bocal d’huile essentielle de lavande et son premier réflexe est d’y plonger l’avant-bras dedans. La douleur disparut étonnamment vite et les traces de la brûlure également et l’histoire de l’aromathérapie française commence.
Les débuts dans les différents pays
Ensuite, les chercheurs français commencent à s’intéresser aux propriétés des huiles essentielles à l’aide du recueil des propriétés thérapeutiques des plantes médicinales : la pharmacopée. Ils réalisent de nombreuses études et recherches sur les propriétés antimicrobiennes des huiles essentielles.
C’est ainsi que la France devient pionnière de l’aromathérapie moderne. Puis, l’aromathérapie s’est vulgarisée pour être portée à la connaissance du grand public.
La première différence provient de l’arrivée et de la vulgarisation de l’aromathérapie dans les différents pays. Si la France — comme nous venons de le voir — est pionnière, les États-Unis ont vu arriver les huiles essentielles très tard dans leurs rayons. En effet, l’aromathérapie s’est développée outre-Atlantique dans les années 90 et trois personnes ont largement participé à son avènement : Robert Tisserand, Shirley Price et Valérie Worwood.
Entre temps, l’Angleterre a connu l’aromathérapie grâce à une infirmière française.
Un mode d’administration interdit
En France, il existe de nombreuses façons d’utiliser les HE :
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- en massage ;
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- par ingestion ;
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- par inhalation ;
- et par diffusion.
La voie orale est très favorisée en France, alors qu’aux États-Unis et généralement dans les pays anglophones, il est interdit de faire une utilisation des HE en voies internes. C’est l’Agence américaine des produits alimentaires et médicamenteux — la FDA, « Food and Drug Administration » — qui n’a pas donné son autorisation, ce qui fait grand débat notamment parmi des sympathisants de l’aromathérape à la française qui aimeraient populariser cet usage dans leur pays. Mais pour cela, il faudrait placer les huiles essentielles dans la catégorie des médicaments.
Pour les pays germaniques, c’est la diffusion qui reste largement favorisée aux autres modes d’administration.
Les dosages : des dilutions faibles en France
Les dilutions d’huiles essentielles dans les livres de recettes d’aromathérapie en France restent fortement dosées : observer des dosages à 50 % ne sont pas rares.
En revanche, dans les pays anglophones, les dilutions sont réellement plus importantes : les recettes sont dosées de 1 à 2 % voir 10 % pour certaines huiles.
Le principal avantage des fortes dilutions est l’utilisation plus aisée des synergies. Si votre synergie est diluée à 1 % dans une huile végétale, vous pouvez vous permettre de l’appliquer à l’aide d’un roll-on sur vos tempes pour un mal de tête par exemple sans pour autant compter les gouttes, tout au long de la journée et dès que vous en ressentez le besoin.
Le prix des huiles : varie d’un pays à l’autre
Le coût des huiles essentielles varie bien sûr d’une huile à une autre. Mais si vous êtes de l’autre côté de l’Atlantique, les huiles essentielles des États-Unis proviennent en grande partie de production européenne. D’où des huiles essentielles beaucoup plus chères.
L’aromathérapie et les relations avec la communauté médicale : plus ou moins tendues !
Si en France, l’aromathérapie n’est pas encore réellement acceptée par les professions médicales et les milieux hospitaliers (cela commence toutefois à changer:-) ), des expérimentations cliniques se déroulent en Allemagne ou en Angleterre.
D’ailleurs dans ces deux pays, près de 90 % des hôpitaux utilisent l’aromathérapie lors des soins palliatifs sous forme de massage, de bains de pieds aromatiques ou de diffusions. Ces huiles essentielles traitent non seulement le corps, mais aussi l’esprit en étant de réels soutiens émotionnels. Saluons à cette occasion nombre d’infirmières en France qui introduisent ces pratiques avec tact et bienveillance dans le seul but d’améliorer la vie des malades.
L’approche holistique : encore des efforts à faire en France
Dans les pays anglophones, et notamment aux USA, l’aromathérapie connait une approche beaucoup plus globale de la personne. Dans cette approche holistique, on considère la personne dans sa globalité et non pas seulement ses différents appareils séparément : appareils digestifs, respiratoires, nerveux, etc.. Une personne présentant des maux de ventre, se verra peut-être conseiller une huile essentielle l’apaisant, la déstressant comme la Camomille ou la Lavande et non pas de l’Estragon qui aurait une action uniquement sur le système digestif. En France nous gardons une vision assez cloisonnée du corps humain qui mériterait sans doute d’évoluer sous certains aspects.
Vous l’avez compris, il existe de nombreuses différences entre les pays. Évidemment, l’un n’a pas raison et l’autre tort : il y a du bon partout ! Il faut réussir à piocher les bonnes idées et les bonnes pratiques là où elles sont ! Chacun a le droit de construire sa propre approche, basée sur son expérience, sa pratique et sa vision des choses pourvu qu’elle demeure sécuritaire pour les personnes qui en bénéficient.
Si je me base en grande partie dans mes enseignements sur cette approche des aromathérapeutes français à laquelle j’ai moi-même été formée, j’ai adopté également d’autres façons de voir l’aromathérapie et les huiles essentielles. Le cumul des rencontres de par le monde grâce à mes voyages et ma propre pratique m’amènent à « métisser » les savoirs de manière à profiter et faire profiter du meilleur de chaque culture et de mes propres expériences. Ainsi se glissent parmi les cours quelques approches holistiques, énergétiques ou encore de phytothérapie. Je passe l’ensemble du savoir qui est le mien, à un instant donné et en constante évolution, sans retenue.
Vous vous êtes formé à l’aromathérapie dans un autres pays ? Ou bien vous avez une expérience avec les huiles essentielles ailleurs dans le monde ? N’hésitez pas à partager votre expérience dans les commentaires.