Je vous propose une approche ludique de la médecine indienne, la plus vieille du monde, en réalisant un petit test pour connaître votre constitution de base (ou au moins votre Dosha dominant pour commencer). Quelques explications…
La plus vieille médecine au monde
L’Ayurveda qui signifie littéralement « Science de la vie » en sanskrit, est considérée comme la plus ancienne science médicale. En effet, elle se base sur des écrits, les Védas, qui dateraient de -3000 av JC et qui auraient été retranscrits entre 1800 et 1500 av JC, soit le premier savoir à être transcrit par écrit dans le monde !
Au nombre de quatre, les Vedas sont les livres les plus sacrés des Hindous, considérés comme la Connaissance, qui a été «révélée» aux sept Rishis (sages). Parmi ces Védas, celui qui nous intéresse est Atharva-veda qui fait référence à différentes plantes médicinales, aux lieux où on les trouve, leurs vertus thérapeutiques mais aussi la façon dont on en fait des remèdes.
C’est donc cette médecine qui est à la base de nombreuses spécialités, diffusées notamment par les conquêtes d’Alexandre le Grand.
Le principe de base
Comme toute médecine holistique, l’Ayurveda envisage la guérison à travers une prise en compte globale de la personne. Elle repose sur l’intégration des différents plans : physique, mental, émotionnel, spirituel.
Il ne peut exister aucun traitement standard des maladies puisque celles-ci sont considérées comme la conséquence d’un déséquilibre en référence à la constitution de base (ou Prakriti) de la personne.
Avant d’aller plus loin, je vous propose de faire ce petit test. Au-delà de ses conclusions, il amène à s’interroger sur ce qu’on est, notre vraie nature, notre « terrain ». C’est un véritable test de personnalité en fait ! Une fois que vous saurez quelle est le « Dosha » prédominant dans votre constitution, la suite sera plus intéressante ! (et je vous expliquerai ce qu’est un Dosha)
Vous avez votre résultat ? Vous savez quel est votre « Dosha » ? Voyons ce que ça signifie…
La base, les 5 éléments : eau, feu, terre, air et l’éther
Chaque être humain est composé de ces 5 éléments, mais en proportions différentes. Vous avez pu constater que votre Dosha prédominant est associé à deux de ces éléments (deux éléments qui prédominent donc dans votre constitution de base).
Voici leurs caractéristiques. Vous verrez qu’ils sont également associés à des fonctions vitales de l’organisme, des sens, des organes…
Les 3 Doshas : Vâta, Pitta et Kapha
Dans la philosophie ayurvédique les 5 éléments se combinent en paires afin de former 3 forces dynamiques qu’on appelle les Doshas. De fait, il existe 7 principaux types de constitutions résultants des différentes combinaisons de Doshas possibles :
Vâta
Pitta
Kapha
Vâta/Pitta
Vâta/Kapha
Pitta/Kapha
Vâta/Pitta/Kapha
Logiquement, les constitutions auront les caractéristiques des éléments qui en sont à la base. Voici un tableau semblable à celui des éléments, mais cette fois pour chacun des Doshas :
La recherche de l’équilibre, PRAKRITI
Notre apparence physique et notre tempérament traduisent l’équilibre naturel de nos doshas, d’où les questions du test. Cet état d’équilibre, et donc l’importance de chaque dosha dans celui-ci est déterminée avant même la naissance (dès la conception). Cet équilibre de base, dont dépend notre santé, est propre à chacun, c’est le PRAKRITI.
Cependant, cet équilibre peut être altéré par l’environnement, le stress, les activités choisies, l’alimentation, les maladies… Il y alors déséquilibre (VRIKRUTI).
Arrivé à ce niveau-là, vous êtes content, vous-vous retrouvez dans les caractéristiques de votre dosha prédominant : ce que vous aimez manger, vos activités, vos goûts, vous avez retrouvé tout ça dans la case du tableau qui vous correspond.
OUI MAIS…
Il faut bien comprendre que dans la théorie ayurvédique, le semblable augmente le semblable et c’est justement ça qui est susceptible d’engendrer le déséquilibre.
Il est donc nécessaire de veiller à l’équilibre de votre constitution en optant pour ce qui
est à l’opposé des caractéristiques de votre ou vos doshas prédominants. Et oui, il va falloir s’alourdir pour ceux qui sont Vâta (l’air), se bouger pour ceux qui sont (Kapha) et se calmer pour ceux qui sont Pitta (feu)- je caricature, bien sûr, mais c’est l’idée. La réalité étant beaucoup plus subtile puisque chacun a les trois Doshas présents dans son corps.
Remarque : Le siège des doshas est primordial car les doshas s’accumulent toujours dans leur siège premier pour donner naissance au processus de maladie. En traitant, dès l’apparition des symptômes, les sites premiers, c’est-à-dire le colon (Vâta), l’intestin grêle (Pitta) et l’estomac (Kapha), nous pouvons éliminer le problème à la base.
En résumé, il s’agit de mieux se connaître pour adapter son comportement, ses activités, son alimentation. C’est du développement personnel avant l’heure que proposait l’Ayurveda il y a trois mille ans ! Blague à part, on retrouve la vision holistique des médecines traditionnelles asiatiques ou le corps et l’esprit sont intimement liés.
D’autres articles sont à venir pour compléter cette « initiation » et passer des principes à l’application :
- Remèdes de phytothérapie ayurvédique
- Le massage ayurvédique
- Le régime ayurvédique
- Huiles essentielles et médecine ayurvédique
Une médecine reconnue par l’ONU… mais pas en France
L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) reconnaît l’Ayurvéda en tant que système de médecine traditionnel, défini de la façon suivante : « La médecine traditionnelle inclut différentes pratiques, approches, connaissances et croyances en matière de santé, utilisant des médicaments à base de plantes, d’animaux et/ou de minéraux, des thérapies spirituelles, des exercices et techniques manuelles, appliqués seuls ou en combinaison, dans le but de maintenir le bien-être ainsi que de traiter, diagnostiquer ou prévenir la maladie ».
Néanmoins, la science ayurvédique n’est pas reconnue officiellement en France. L’Ayurveda y est considéré comme une « médecine complémentaire », « alternative » ou « douce ». Sa pratique se limite donc au seul domaine du bien-être, de la détente ou de la relaxation. Ainsi, il n’est pas rare d’en entendre parler pour des massages ou pour la diététique. C’est cependant oublier le but, la puisssance et l’essence même de la science ayurvédique.
Et surtout, c’est laisser la place à des dérives bien dommageables pour la réputation de cette médecine ancestrale : pour les raisons que nous avons vu tout au long de l’article, il ne peut exister aucun traitement standard des maladies. Attention donc aux charlatans qui sévissent, proposant des soi-disant massages ayurvédiques sans même prendre le temps de vous regarder et de vous parler… expérience vécue d’un « ayurveda marketing ».
8 replies to "Ayurveda : Etes-vous du type Vâta (air), Pitta (feu et eau) ou Kapha (eau et terre) ?"
Bonjour comment diagnostiquer pitta?
Je commence … je découvre … et je suis déjà perdue! Les résultats du tests me semblent quelque peu antagoniste: PITTA et VATA. Par exemple: l’un me dit d’éviter les aliments trop épicés et l’autre me dit de privilégier les plats épicés. C’est un détail … mais du coup, je ne suis pas aidée :-/
Bonjour Cécile,
Merci pour cet article très instructif !
Le test ne fonctionne pas ou plus pour info, dommage.
Je suivrai avec plaisir les articles pour mettre en application tout cela, je vais m’inscrire à ta newsletter 🙂
Au plaisir !
Dorian
Merci Dorian, je vais regarder ça très vite pour le rétablir. Bienvenue à bord!
La médecine Ayurvédique nous apporte un recul de 5000 ans sur l’application de ces méthodes. On ne peut pas en dire autant de notre médecine. J’ai l’ai testé pendant 2 mois en Inde et j’ai adopté cette médecine. Il s’agit aussi d’une philosophie de vie que tout le monde devrait mettre en application au quotidien. J’ai une dominante Vata. Mon médecin Ayurvédique m’a diagnostiqué en se concentrant sur mon rythme cardiaque au niveau du poignet pendant 2 minutes. Elle m’a proposé une cure personnalisée sur 3 semaines. Au final mes 3 doshas étaient rééquilibrés. De retour en France, il faut continuer à appliquer certaines règles de vie. Ce n’est pas une recette miracle. Il ne s’agit pas de « poudre de perlimpinpin ». Les explications sont toutes rationnelles. Merci Cécile d’avoir abordé ce sujet encore trop méconnu en France
Merci beaucoup pour ce témoignage Marie-Ange! Je pense en effet que c’est très sérieux, mais qu’il faut vraiment consulter un médecin ayurvédique pour être accompagnée. Après m’y être un peu intéressée, j’ai laissé de côté, trouvant très compliqué de passer toute mon alimentation au crible de l’Ayurveda. Ca doit être génial de pouvoir être guidée au moins pour prendre les bonne habitudes.
Merci pour ton article… Je m’intéresse un petit peu à cette médecine ayurvédique et je trouve que ça ne coïncide pas toujours mais je l’apprécie beaucoup. En yoga , elle est très présente… Merci pour ton blog très intéressant …
Merci pour tes commentaires, Catherine. C’est vrai que j’aime aussi beaucoup le principe, mais en réalité, quand on ne maîtrise pas ces sujets comme un pro (et c’est mon cas), au niveau alimentation, ça reviendrai à « disséquer » son alimentation. Du coup, en vrai, je suis plutôt sur une démarche intuitive, où je cède systématiquement aux envies soudaines, mêmes incongrues.
Pour en avoir parlé à mon médecin quand j’étais malade, c’est d’ailleurs assez amusant car ça correspond systématiquement à un aliment qui va m’apporter quelque chose d’utile vis à vis du soucis de santé pour lequel je consulte. La nature est tellement bien faite!