Vous pénétrez dans une pièce qui vous semble être un débarras poussiéreux au premier abord. Une fois la lumière allumée, vous remarquez un tas d’objets incongrus et des bouquins hors d’âge. Un ouvrage trône sur un pupitre. Au premier abord, vous pensez à un bréviaire mais en lieu et place des formules et prières, ce sont des elixirs et des chaudières ! Enfin, non pas des chaudières, des alambics en fait, comme la machine qui se dresse sur une estrade au fond de la pièce. Elle ressemble à ces machines d’un autre temps des croquis de Léonard de Vinci. Il doit bien avoir 1000 ans, mais des pièces d’âges différents lui ont été greffées. La cuve en cuivre est magnifique, brillante, bien entretenue et donc… toujours en activité !
C’est évident, des distillations se déroulent encore ici ! Il y a un serpentin pour refroidir les vapeurs. Le foyer est fermé, des bûches sont empilées le long du mur. Par contre un tuyau vous interpelle : le liquide obtenu semble être réinjecté dans la cuve, ce qui est contraire à ce que vous avez appris de la distillation si on se réfère au progrès que constitue la gouttière !
Vous revenez au livre qui décrit très précisément le processus de distillation en des termes complexes et en vieux français. Vous reconnaissez ce langage hermétique de l’alchimie que vous commencez à maîtriser.
Il s’agit d’une distillation en plusieurs passes. Cette technique est aussi appelée cohobation, comme la cohobation des alchimistes qui vise à condenser, à exalter! Ce terme désigne l’opération qui consiste à retourner l’eau sortant de l’essencier vers l’alambic. On conserve l’huile essentielle, qui flotte et l’hydrolat encore riche en huile essentielle est retourné à la cornue par le siphon. La cohobation est mise en oeuvre lorsqu’on souhaite limiter les pertes en huile essentielle. Cette « double distillation » concerne les plantes à tres faible rendement et les plantes dont l’huile essentielle est très soluble dans les hydrolats…
Un processus plus long, où on refait encore et encore le travail…
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