L’histoire de Florence, c’est celle de quelqu’un qui n’a jamais vraiment renoncé à son rêve. Et aujourd’hui, telle une alchimiste, elle a percé les secrets de la distillation et de la magie des huiles essentielles.
Localisation : Pommiers (sud Cévennes)
Nombre de personnes : 2
Surface de l’exploitation : 1000 m2 (0,1 hectare)
Production : hydrolats, huiles essentielles, macérats huileux, baumes, huile de massage
Depuis quand distillez-vous ? Comment avez-vous commencé ?
En 2013, Florence et son mari Micah ont eu les terres. Ils ont véritablement commencé en 2014, une première année où ils ont distillé chez les copains, faute d’avoir leur propre alambic. Cet alambic, ça a été une véritable aventure! Mais on en reparle un peu plus loin…
Les plantes aromatiques ont-elles toujours été une évidence ? Quel est votre parcours ?
« Espelida, c’est un vieux projet. »
Florence a toujours voulu valoriser le travail de la terre et travailler avec les végétaux. Mais après un BTS agricole c’est un peu la désillusion…. Elle y découvre l’agriculture industrielle, avec la quantité qui prévaut sur la qualité et la recherche du rendement maximum.
Quelque chose la dérange, pour Florence, ce n’est pas ça l’agriculture ! Elle confie avoir été plutôt choquée par les discours qui mettaient l’argent au cœur alors que c’est bien de ce qu’on mange dont il est question ! Tombée de haut, elle en est ressortie écœurée.
Elle a longtemps cru que son rêve était hors de portée pour un petit agriculteur, à taille humaine, que c’étaient seulement des grosses entreprises qui réalisaient la distillation.
C’est finalement son mari, fasciné, tout comme elle par le côté magique des huiles essentielles, l’alchimie de tirer ces essences des plantes qui l’a poussée vers la concrétisation du projet. Puis à force de renseignements, elle a rencontré le Syndicat des Simples, auprès de qui elle a pu se former et surtout comprendre que son projet était compatible avec ses valeurs.
Vous êtes installé à… Pourquoi cet endroit, cette région ? Un lien particulier ?
Depuis toute petite, Florence connaît cette région où elle montait depuis l’Hérault avec sa mère, sa grand-mère. Micah, son mari, est lui aussi tombé amoureux de cet arrière pays des Cévennes.
Pour vous le zéro produit chimique/ bio c’est…
Pour Florence, il y a le bio, mais il y a aussi le « vrai bio ». Si elle a commencé par une certification AB « classique », elle ne compte pas en rester là et évoluer très vite vers le label Nature et Progrès qui représente le bio tel qu’il a été pensé à l’origine, plus exigeant et avec des valeurs humaines bien marquées.
Le paysage que vous préférez ? Un endroit magique…
« C’est chez moi ».
La réponse est spontanée!On sent qu’elle ne troquerait pour rien au monde sa vallée verte. En bord de rivière, une chute d’eau pas très haute donne une jolie piscine naturelle. En arrière plan les châtaigniers, les montagnes.
Dans ce Parc Naturel Régional, l’activité humaine est maintenue et a façonné le paysage depuis des centaines d’années. En témoignent les terrasses sur la colline.
Y a-t-il des plantes « emblématiques » de la région que vous distillez ? Quelles sont-elles ?
Entre les plantes de l’Hérault et celles des Cévennes, ce ne sont pas forcément exactement les mêmes, mais sa préférence va aux odeurs de son enfance : le Thym, le Romarin, la Lavande…
Comment obtient-on une huile essentielle de qualité ? Qu’est-ce qui rend les votre uniques ?
La plante doit surtout être cueillie au bon stade. Et puis, il y a la façon de faire. La faucille respecte la plante, car elle n’est pas broyée. Ensuite, le temps de distillation fait beaucoup : Florence préfère pousser un peu, prendre le temps qu’il faut, car c’est souvent à la fin que les molécules les plus importantes se montrent.
Ah et puis il y a l’alambic de Florence !
Pour elle, ce qui compte, c’est le feeling que l’on a avec le métal avant tout. Et même si le cuivre donne une coloration davantage que l’inox, c’est avec le cuivre qu’elle a le plus d’affinités.
Au point d’avoir cherché et cherché pendant 3 ans pour enfin trouver son bonheur : un alambic de 1942, retapé, recyclé, « hyper moderne pour un vieux », avec toutes les options. La rencontre s’est faite sur internet. Lui est distillateur ambulant et propose ses services pour faire la poire, de la distillation d’alcool à façon. Elle est en train de s’installer à 9h de route de là et a le coup de cœur. Mais voilà : le hic, c’est qu’il n’est pas à vendre !
Loin de se décourager Florence prend contact et apprend qu’il y a un deuxième alambic : voilà son rêve qui devient réalité… ou presque: reste à trouver de quoi le financer. Et vous êtes nombreux à avoir contribué grâce au financement participatif! Bref, une belle histoire collective 🙂
Une odeur qui vous parle ?
La différence subtile entre une huile essentielle distillée dans un alambic en cuivre et celle distillée dans un alambic en inox. L’odeur est plus équilibrée, plus arrondie dans le premier cas.
Avez-vous un modèle, un héros des plantes ? Une personne qui vous a inspiré, vous inspire ?
Une personne brillante, qui la fascine dans son combat et sa passion ? Thierry Thévenin. Pour elle, c’est quelqu’un de généreux, une encyclopédie, un savoir dont on resterait boire les paroles ! A chaque fois, son discours la conforte dans son choix de la distillation et du travail des plantes aromatiques. Pour Florence, ce qui compte est de défendre ce savoir qui se perd, tellement riche, et de participer à ça !
Un message à faire passer aux lecteurs, aux consommateurs d’huiles essentielles ? A ceux qui commencent à prendre en main leur santé au naturel ?
« Se soigner au naturel c’est bien, mais aller vers les gens qui travaillent avec le respect des plantes et de l’environnement, c’est mieux! »
Pour Florence, il faut faire connaître le travail des petits producteurs, du haut-de-gamme, en bio, car elle le voit bien en tant que distillatrice : quand on fait des huiles essentielles, on concentre TOUT.
Et d’ajouter, que c’est en plus facile de se renseigner auprès des petits producteurs sur les modes de production. D’ailleurs, l’organisation de portes ouvertes est un projet qui lui tient à cœur pour montrer, expliquer, partager. Rendez-vous donc dès l’année prochaine !
Où peut-on vous retrouver ?
Adresse: Mas de l’Alouette- 30120 Pommier
Tél: 06 01 73 36 59
Site internet: http://espelida.frPage facebook: https://www.facebook.com/Espelida/
Envie de participer au jeu concours ?
Cette semaine (17 au 23 juillet), Espelida vous offre un flacon d’huile essentielle de Pin Sylvestre, mais pas n’importe lequel. Issu de la distillation de coupes réalisées par l’ONF (Office National des Forêts), Florence a distillé des rameaux avec très peu de bois (beaucoup d’épines), pour une odeur très subtile, fleurie de cette huile essentielle de Pin pas comme les autres!Un véritable cru comme on les aime.
Pour tenter votre chance (France métropolitaine), likez et commentez la publication sur facebook en répondant à la question posée:
5 replies to "Espelida, de l’alambic à l’alchimie"
Ces petits producteurs qui nous fournissent des produits de haute qualité devrait être mieux connus
Quel belle histoire humaine … Espelida c est une richesse infini … continuez votre parcours pour notre plus grand plaisir
Magnifique histoire !
Très belle histoire humaine, continuez sur cette route: avoir un métier dans lequel on s’épanouit c’est une vraie richesse..Merci
Quel bel alambic, et quelle belle idée d’avoir lancé ce financement participatif ! Comme vous le dites justement acquérir un beau produit c’est aussi participer à une histoire humaine et partager. Merci beaucoup pour votre travail !
Super de découvrir ses petits producteurs j’ai regardé pour commander mais c’est facile il faut envoyer un chèque chez nous on a plus de chèque
merci cécile