En malgache, le saro est appelé Mandravasarotra qui signifie « qui tient le mal éloigné ». Pour la prononciation, on repassera, je ne suis pas encore bilingue et les subtilités du malgache m’échappent : comme on ne prononce pas la fin des mots et que le O se prononce « ou », je dirai que phonétiquement ça donne quelque chose comme Mandravasarout’

[Credit photo de l'image de couverture: Fidy Ratovoson , license Creative commons]

A noter que comme le Ravintsara, longtemps confondu avec le ravensare aromatique, le Saro (Cinnamosma fragans) peut être confondu avec le Cinnamosma madagascariensis, aussi appelé Saro ou Mandravasarotra ! C’est le problème avec les noms vernaculaires, donc vérifiez bien le nom latin !

Si avec tout ça vous ne brillez pas en société ! Bon c’est vrai que c’est pas évident à placer le Mandravasarotra…

Plus sérieusement, le Saro ne faisait pas partie des huiles essentielles que j’avais prévu de tester dans mon défi 50. D’autant plus que, sans vouloir vendre la mèche prématurément sur sa composition, j’ai déjà testé deux huiles essentielles riches en 1,8-cinéole (Eucalyptus radiata et Ravintsara), donc je ne voyais pas l’utilité d’en ajouter une troisième. Mais voilà, le hasard en a décidé autrement. Comme je n’ai pas pris mon Ravintsara pour les vacances comme je fais d’habitude parce que je voulais tester le Tea tree si l’occasion se présentait, je me suis retrouvée fort dépourvue à la sortie de l’avion, après 40h de voyage (oui de la Martinique, Madagascar, ça fait une sacrée trotte !). Nez bouché, gorge qui chatouille, début de toux… vive l’air en boîte ! Le Tea tree en application locale m’a soulagée mais pas autant, me semble-t-il que l’aurait fait une huile essentielle à eucalyptole.
Je n’ai trouvé le Saro qu’au marché de noël que j’évoquais dans un dernier article. Et quelle merveille ! Mais j’en reparlerai pour son utilisation un peu plus bas.

Composition de l’huile essentielle de Saro

  • Oxydes terpéniques (40 à 50%) : 1,8 cinéole
  • Monoterpènes (35%) : alpha et beta pinène 5 à 10%, sabinène 3 à 12%, limonène 10 à 15%
  • Monoterpénols (10%) : terpinène-4-ol, linalol

Le 1,8 cinéole est clairement majoritaire. Très bien toléré par la peau, c’est une excellente nouvelle, sauf pour les asthmatiques qui se méfieront d’une application sur le thorax de cet expectorant bien connu.
Le problème, c’est qu’il est talonné par les monoterpènes, dans des proportions variables, mais qui semblent toujours dépasser les 30% ce qui, à mon grand regret, est loin de faire du Saro une huile essentielle au-dessus de tout soupçon. Il y a fort à parier qu’elle est irritante, et du coup, on ne coupera pas à une dilution dans de l’huile végétale, même si, c’est vrai, une application (ponctuelle !) pure n’est pas vraiment risquée pour un adulte, comme pour le Ravintsara.

La présence de pinène indique une action cortison-like.

he-cinnamosma-fragrans(c)Patrice Antilahimena

Dangers et contre-indications

L’huile essentielle de Saro est relativement sûre et peut être utilisée sur les enfants (en diluant évidemment dans de l’huile végétale). Par mesure de précaution, on l’exclue comme le Ravintsara chez les femmes enceintes avant trois mois de grossesse et chez les bébés avant 3 mois. Ca laisse tout de même une grande marge de manœuvre ! D’autant que toutes les voies d’administration sont possibles chez l’adulte (orale, cutanée et atmosphérique), Danièle Festy ajoute même dans sa Bible de huiles essentielles, « efficaces et sûres » (pour toutes les voies).

Aromathérapie énergétique de l’huile essentielle de Saro

Une fois n’est pas coutume, j’ai envie de commencer par l’aromathérapie énergétique. Car depuis que j’ai débuté mon défi 50, c’est seulement la deuxième huile essentielle qui me fait un effet aussi intense. Elle a un impact formidable sur la sphère psychique. Mais sa puissance fait un peu peur, est un peu déstabilisante pour moi. Elle donne l’impression de nous aider, de venir nous soutenir en urgence pour nous remonter. Et c’est ce qu’elle fait sur le plan physique en apportant un nouveau souffle grâce au 1,8-cinéole, mais pas que. En gros, l’image qui me vient à l’esprit est exactement celle-ci:

he-saro-main-tendue

Mais je laisse la parole à Simon Lemesle, dont j’aime particulièrement la description,qu’il donne dans son livret téléchargeable gratuitement sur le site d’Astérale (à consulter pour avoir l’ensemble du descriptif et à garder sous le coude) :
« Saro nous offre une protection sans égale. Plante à grande énergie vitale, le Saro apparaît comme une véritable armure, un rempart…[contre les agressions physiques ET psychiques]
l’application du Saro sur les poignets réveille, motive et protège… On se sent courageux, protégé par cette fragrance, comme si tous les problèmes et les difficultés étaient partis, comme désempoisonné. »

Donc si vous avez besoin d’un p’tit remontant, vous savez quelle huile essentielle il vous faut appliquer!

Propriétés de l’huile essentielle de Saro

Alors là, c’est pas compliqué, on fait un petit copier-coller du descriptif de l’huile essentielle de… Ravintsara… voilà. Hop et le tour est joué ! Non, c’est vrai, elle est antivirale, antibactérienne et antifongique, elle est expectorante et soutient l’immunité comme sa cousine germaine. Bah alors ? Qu’est-ce qui les différencie ? Je rappelle que ce n’est pas la même plante qui est distillée à la base. Ici, c’est la famille des cannelacées, tandis que le ravintsara est de la famille des lauracées (dont fait d’ailleurs partie le cannelier). Donc même si les compositions chimiques sont très proches (et l’odeur aussi, d’ailleurs, je ne suis pas sûre de réussir à dire qui est qui les yeux bandés!) et donc les propriétés aussi, vous pouvez très bien en préférer une, être plus réceptif à celle-ci ou à celle-là : à vous de voir ! Comme je le dis toujours, chaque huile essentielle est unique… et vous aussi !

Utilisations et voies d’administration de l’huile essentielle de Saro

Voir orale

La voie orale est à considérer avec grande prudence chez les femmes enceintes et les enfants, pour qui on préfèrera la voie cutanée, moins intrusive, sauf avis d’un thérapeuthe. Pour les autres, le Saro par cette voie aide à combattre les infections de l’hiver (mais pas que) par une action antivirale, antibactérienne puissante : bronchite, rhume, grippe, otites, cystites, diarrhées n’ont qu’à bien se tenir !

Voie cutanée

Sûrement la meilleure voie pour profiter du Saro. En préventif, il peut être utilisé sur les poignets, 1 goutte en dilution. Mais bon, je ne suis pas fan des utilisations préventives. Après, si vous sentez que vous avez besoin de soutenir votre immunité (vous vous sentez fatigué, vous « chopez tout ce qui passe »), c’est une option intéressante, car comme dit le dicton « Mieux vaut prévenir que guérir ». Vous pouvez donc opter pour les poignets ou le plexus solaire si vous vous sentez fatigué, abattu.

he-mandravasarotra-rhume

Utilisé dès les premiers symptômes, comme le Ravintsara, il est d’une efficacité redoutable. On l’appliquera alors sur le thorax ou le dos, en allant jusqu’à des techniques plus globales d’embaumements pour les infections respiratoires. Pour ma part, en mettant juste sur les poignets, plus une goutte sur l’oreiller pour mieux dormir, ça fonctionne très bien.

On peut également se préparer un bain aromatique avec une quinzaine de gouttes d’huile essentielle de Saro (attention à utiliser un dispersant !).

Il agit également sur d’autres types d’infections : urinaires, gynécologiques, bucco-dentaires, dermatologiques (parasitoses également) et même gastro-intestinales (diarrhées). Dans ce cas on appliquera en massage localement, dilué : ventre pour les diarrhées bas-ventre pour les infections urinaires, etc.

Un usage moins souvent mentionné, mais intéressant est l’exploitation de ses propriétés astringentes en cosmétique sur les vergetures, les cicatrices et pour les peaux mâtures.

Olfaction et diffusion (+ inhalation)

Je ne le dis pas assez dans mes articles. Attention à l’inhalation qui est encore une voie particulière. Toutes les huiles essentielles ne se prêtent pas à ce genre d’utilisation. Mais le Saro, si. Car comme l’a dit Danièle Festy, feu vert pour toutes les voies avec le Saro.

La diffusion atmosphérique accompagne efficacement les deux autres voies en cas de symptômes grippaux, ou même (et surtout) en prévention des infections de l’hiver car il va désinfecter l’atmosphère. Hop exit les virus et bactéries ! Pour l’avoir utilisée en curatif par cette voie-là, sans appui par voie interne ou cutanée, j’irai jusqu’à dire que même par cette voie, l’effet est probant bien que moins spectaculaire que les autres voies. Cela apporte un confort, certes, mais pour moi, ça va un peu plus loin sur le chemin du thérapeutique.

L’inhalation, elle va être à réserver aux premiers symptômes (mais j’ai pas essayé, j’aime pas ça).

Quant à l’olfaction, cela peut être un moyen d’assainir l’arbre respiratoire lorsqu’on n’a pas la possibilité de diffuser, dans la journée au travail par exemple, mais cette voie est aussi un excellent moyen de profiter de ses bienfaits sur la sphère psychique (tout comme la diffusion d’ailleurs).

Et vous? Laquelle des trois utilisez-vous: Saro, Ravintsara ou Eucalyptus radié?

ficheHE20saro

    18 replies to "Huile essentielle de Saro : propriétés et utilisation sans danger (Cinnamosma fragans)"

    • Anne

      Bonjour, merci pour cet article très intéressant.
      J’aurais voulu utiliser l’HE de Saro pour booster mon immunité.
      Quel dosage conseillez vous pour l’application diluée avec une huile végétale sur les poignets en voie cutanée ?
      Merci !

      • Cécile MAHE

        Bonjour, si c’est de la prévention, 5% suffisent (10gouttes pour 2 cuillère à café)

    • emacottret

      Bonjour

      Peut on se servir du saro pour en faire un gel pour les mains désinfectant ?

      est ce qu’une préparation simple de type huile neutre et quelques gouttes de saro peuvent être utilisée avec les enfants (5 et 10 ans) ?

      Merci pour vos réponses
      Merci pour ce site 😉

      • Cécile MAHE

        Bonjour, tout à fait le Saro est un excellent choix. Voir ici pour le gel (aloé) et oui pour l’âge: https://plante-essentielle.com/huiles-essentielles-et-infections-virales-des-voies-respiratoires/

    • Pharmacie de bord voilier: des huiles essentielles spéciales navigation

      […] je vais sortir mon huile essentielle de Saro du sac. On sait jamais si après la fatigue du voyage et 3h mouillée par 8°C…mon immunité […]

    • aurore

      Le saro est mon huile favorite, protectrice, stimulante et excellente pour booster le système immunitaire.
      L’odeur est à tomber !
      Vos articles sont complets, super !!

      • Plante Essentielle

        Merci Aurore pour ce retour 🙂

    • Huile essentielle, réflexologie: la combinaison gagnante

      […] de la patience, de stimuler le système immunitaire : les huiles essentielles riches en oxydes: Saro, Ravintsara, Eucalyptus […]

    • Florence

      Merci pour cette fiche trés détaillée du Saro que j’affectionne particulièrement (loin devant le ravintsara ) …le fait que vous ayez rajouté le coté « energétique » me plait d’autant plus que je compte approfondir ce coté des he 😉

      • Cécile MAHE

        🙂 Ce côté des HE est formidable, n’hésitez pas à ressentir cet aspect!

    • José

      Top 😀

    • Marie Pierre

      Bonjour Cécile,
      Saviez-vous que le Saro est une plante sacrée pour la Femme à Madagascar ?

      • Cécile MAHE

        Bonjour Marie-Pierre, non je ne le savais pas! Avez-vous plus d’informations à ce sujet? Ca m’intéresse!

    • Corinne

      Merci beaucoup. Encore une fois une aide précieuse pour savoir comment utiliser mon huile Saro.

    • Claire G

      Merci beaucoup pour cette fiche très détaillée sur l’utilisation du saro. Super!

      • Cécile MAHE

        Avec plaisir Claire!

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