2 minutes pour tout comprendre sur les filières PPAM
Les plantes médicinales, les plantes aromatiques, les huiles essentielles, la phytothérapie, l’aromathérapie,… vous adorez l’univers des végétaux mais vous tâtonnez pour déterminer dans quel secteur vous pourriez vous épanouir ? Avez-vous déjà entendu parler des filières PPAM : Plantes à Parfum, Aromatiques et Médicinales ? afin de vous aider dans votre réflexion, je vous propose de comprendre ce que sont les PPAM, de découvrir les grandes filières françaises et pourquoi ce sont des secteurs d’avenir, chiffres à l’appui ! 2 minutes pour tout comprendre, c’est parti !
Les filières PPAM c’est quoi ?
Filière des Plantes à Parfum, Aromatiques et Médicinales
Pas moins de 150 espèces végétales cultivées et 300 espèces sauvages composent la filière des plantes à parfum, aromatiques et médicinales. Ces plantes cultivées ou sauvages possèdent un point commun : elles sont utilisées dans les secteurs pharmaceutique, agroalimentaire, cosmétique et la parfumerie.
Les plantes médicinales renferment dans leurs organes (tiges, racines, feuilles, fleurs, etc.) des principes actifs à usages thérapeutiques, alors que les plantes aromatiques possèdent des substances (les arômes) relevant des plats ou des boissons.
Les plantes aromatiques et médicinales peuvent être consommées après récoltes et sans transformation : fraîches ou séchées. Elles peuvent également être transformées pour les industries pharmaceutiques (600 plantes utilisées en pharmacopée française) ou utilisées en homéopathie (1200 plantes), en aromathérapie ou en phytothérapie par exemple.
Les filières PPAM en quelques chiffres
Les filières PPAM regroupent 3 500 producteurs en France métropolitaine sur 53 000 ha cultivés en 2016.
Elles totalisent 150 millions d’euros de chiffre d’affaires pour la production de plantes à parfum, aromatiques et médicinales. Et pour l’ensemble de la filière, le chiffre d’affaires en produit transformé serait de 5 milliards d’euros.
Les secteurs en PPAM
De nombreux secteurs emploient les PPAM :
- Secteurs alimentaires et des compléments alimentaires ;
- Secteur des médicaments allopathiques et homéopathiques ;
- Secteur pharmaceutique ;
- Secteur de l’alimentation animale ;
- Secteur de la cosmétique de la parfumerie ;
- Secteurs de l’aromathérapie.
À savoir que chaque secteur possède ses propres réglementations, ainsi les producteurs doivent se conformer à celle-ci pour cultiver et commercialiser leurs plantes.
La filière PPAM en France
En Provence, la culture de lavandin (20 000 ha), de lavande (5 000 ha) et de sauge sclarée (3 000 ha) constituent les principales cultures françaises de plantes à parfums.
Les plantes médicinales couvrent 19 000 ha en France et les plantes aromatiques 6 000 ha.
Les producteurs se regroupent en une quinzaine d’organisations afin de commercialiser auprès d’acheteurs leurs récoltes issues de l’agriculture biologique ou conventionnelle.
Et afin de se distinguer de la concurrence étrangère la production française propose des labels de qualité : AOC (Appellation d’Origine Contrôlée), Bio ou IGP (Indication Géographique Protégée)
Plantes à parfum
21 500 ha de plantes à parfum couvrent le territoire français, avec notamment la lavande et le lavandin cultivés et récoltés dans les Alpes de Haute-Provence, le Vaucluse et la Drôme. D’ailleurs, la France détient le monopole de la production d’huile essentielle de lavandin : 90 % de la production mondiale, et un tiers de la production mondiale d’huile essentielle de lavande.
Enfin en Provence Alpes Côte d’Azur et plus particulièrement dans la région de Grasse, le secteur des plantes se dynamise d’année en année avec notamment les cultures de Rose de Mai et de Jasmin.
Les plantes aromatiques
En France, les plantes aromatiques se cultivent sur 2 500 ha et se répartissent ainsi :
- 1 200 ha en Île-de-France et dans la région Centre et 500 ha en Bretagne et Pays de Loire pour la consommation d’herbes fraîches et surgelées ;
- 800 ha dans le Sud-Est pour les herbes séchées ou la surgélation, dont notamment les fameuses “Herbes de Provence”.
Les plantes médicinales
Les vertus des plantes et leurs propriétés médicinales ne sont plus à démontrer et c’est 14 500 ha des plantations françaises qui sont destinées à leur production.
- Le pavot en Champagne Ardennes et le Ginko biloba en Aquitaine se partagent 11 000 ha et sont à destination des laboratoires pharmaceutiques ;
- 140 espèces cultivées se partagent les 3 500 ha restant sur tout le territoire français de façon très inégalitaire. En effet, certaines plantes sont cultivées sur plusieurs centaines d’hectares alors que d’autres se contentent de quelques hectares. Parmi les 140 espèces, nous retrouvons la menthe, la camomille, la mélisse, l’angélique, le chardon marie, le cynara et le psyllum.
- citons également la cueillette de plantes médicinales, une pratique très répandue dans les massifs montagneux français.
Les filières PPAM : enjeux d’avenir
Évolution unique dans le monde agricole
Bonne nouvelle : alors que les filières PPAM représentent moins de 1 % des surfaces agricoles françaises, elles se caractérisent par une évolution quasiment unique dans le monde agricole. Les surfaces agricoles tendent à diminuer mais les surfaces cultivées en PPAM ont été multipliées par 2,5 en 25 ans : soit une augmentation de 3,4% par an.
Et cette croissance s’accélère, en effet entre 2010 et 2016, la surface en PPAM est passée de 38 000 à 53 000 ha soit une hausse de 40 %.
2010 | 2016 | Évolution 2010/2016 | |
Plantes à parfum | 20 000 | 25 434 | 27 % |
Plantes aromatiques | 2 500 | 6 255 | 150 % |
Plantes médicinales | 15 500 | 21 505 | 39 % |
Source : FranceAgriMer, recensements agricoles et déclarations PAC
Et cette augmentation de surface n’est pas due à l’extension des surfaces déjà présentes. En effet, depuis 2010 la surface moyenne de 7,5 ha par exploitation n’a pas évolué, mais le nombre de producteurs de PPAM a augmenté de 16 %.
Un investissement important des petits producteurs
Principalement dans le secteur des plantes médicinales, les exploitations sont de petites tailles : 1 à 2 hectares qui sont complétés par de la cueillette. L’atout majeur pour le producteur est de pouvoir gérer une forte diversité des espèces présentes. En effet, jusqu’à 5 ha : 30 à 50 plantes peuvent être cultivées ; selon la Fédération Nationale de l’Agriculture Biologique “ 69% des producteurs de PPAM en agriculture biologique produisent entre 10 et 50 espèces et seules 2 % des exploitations proposent 200 espèces !” De véritables passionnés… passionnant !
Compte tenu du faible volume de production, ces producteurs, souvent des producteurs bio ont recours aux circuits courts, avec principalement la vente directe à la ferme, sur des marchés ou parfois par l’intermédiaire de boutiques, de coopératives ou des ventes en ligne. Ils aiment tout faire : cultiver, cueillir, transformer et vendre, ces personnes sont réellement amoureuses de leur métier.
Mais des offres de formations PPAM encore trop peu nombreuses
Seuls quatre centres de formation professionnelle et de promotion agricole (CFPPA) existent en France :
- À Nyon dans la Drôme ;
- À Marmilhat en Auvergne ;
- À Saint-Ismier en Isère ;
- Et à Montmorot dans le Jura.
Ces centres proposent notamment de préparer les stagiaires au BPREA (Brevet Professionnel de Responsable d’Exploitation Agricole) par une formation longue de 1 000 heures. Mais… les parcours sont pour le moment peu professionnalisant car ils sont basés sur beaucoup de théories.
Les cultivateurs / cueilleurs actuels de plantes médicinales possèdent un véritable savoir-faire (ancestrale) qu’il ne faut surtout pas perdre !
Pour aller plus loin, je vous conseille de lire ce rapport, fort intéressant et optimiste pour le développement des filières PPAM ! Youpi ! https://www.senat.fr/rap/r17-727/r17-7274.html