Aujourd’hui, un article un peu différent. Qui tient sans doute plus du billet d’humeur que de l’article que vous avez l’habitude de lire ici. Un coup de gueule ? Non, plutôt un coup de cœur pour la nature et les huiles essentielles. Et une petite explication sur le nom du blog pour les courageux qui liront jusqu’en bas.
Cet article participe au carnaval d’articles du groupe de blogueurs « Forme Vitalité Bien-être ». Tous les mois, chaque blogueur publie un article sur un thème commun. Pour décembre, le thème retenu est « la Nature », proposé par Guillaume du blog Santé des enfants et environnement, qui ouvre le bal avec son article Un moyen simple pour susciter l’émerveillement chez un enfant.
Pour la petite histoire, lorsque j’ai lancé ce blog, je tenais déjà (et je tiens toujours) un autre blog sur les plantes médicinales tropicales, plutôt axé sur la cueillette et une consommation directe, sans transformation des plantes. Lorsque j’ai annoncé la création de Plante-essentielle, j’ai eu un commentaire très surprenant de la part d’un collègue blogueur. Qui m’a dit que ça ne lui viendrait pas à l’idée de tester la chimiothérapie sans avoir le cancer !
Alors, les huiles essentielles : naturel ou pas naturel ?
Oui, j’ai décidé de tester sur moi les huiles essentielles. De me faire ma propre idée, car trop d’imbécillités sont diffusées ici et là sur le web. Je ne prétends pas que mon expérience est universelle, mais j’ose croire que c’est un plus par rapport aux sites qui recopient ici et là des infos trouvés sur le web et enjoignent leurs lecteurs à tester des choses qu’ils n’oseraient même pas tester sur eux-mêmes ou sur leurs mères. Certes, les huiles essentielles sont très puissantes. Mais de là à les comparer à la chimio et à ses effets destructeurs sur l’organisme, j’avoue que ça m’a interpellée.
Comment comparer la chimio, pur produit de synthèse, dans la veine des pétromédicaments, aux huiles essentielles, issues de la distillation de plantes ? Peut-être parce qu’on a perdu de vue qu’elles sont des produits naturels. Peut-être parce que trop d’huiles essentielles vendues sous ce nom, ne sont que de pâles copies des véritables huiles essentielles : reconstituées, dénaturées par les soins d’une industrie qui fait bien peu cas des besoins des consommateurs. Peut-être parce que les composés inscrits sur les flacons (limonène, géraniol), n’évoquent que trop les listes à rallonge des composés des crèmes et cosmétiques du commerce dont on ne sait que trop qu’ils sont gavés de pétrole et de substances synthétisées chimiquement qui n’apportent rien à notre organisme.
Mais quelle différence finalement entre chimie et chimie ? Entre le géraniol de l’huile essentielle de rose et celui de votre crème de jour anti-ride à la rose de marque distributeur ?
La différence, elle est de taille et elle tient dans ce que l’on appelle le totum d’une plante, c’est à dire sa totalité, son intégrité.
Composition chimique, totum, huile essentielle et usurpation
Dans un cas, le composé chimique fait partie, naturellement, d’un ensemble de composés obtenus par distillation. On a obtenu l’huile essentielle, et on l’a analysée pour savoir ce qu’elle contenait. Dans l’autre cas, de la synthèse chimique des composés et de ce que l’on retrouve dans les produits de consommation courante, on a synthétisé un composé pour son odeur, comme le géraniol, à partir de pétrole, et on est arrivé- on le croit- au même résultat que ce que l’on trouve dans l’huile essentielle de rose (riche en géraniol). Mais c’est une usurpation ! La même différence existe entre un cookie cuisiné par votre grand-mère et celui que vous achetez en grande surface ! C’est bien fait, on y croirait, mais c’est un faux ! Nos sens sont bernés… mais notre corps ne l’est pas.
Quand vous respirez le géraniol synthétique, vous trouvez que ça sent bon, c’est agréable…
La rencontre de deux natures : capacité à nous toucher
Quand vous respirez l’huile essentielle de rose, vous trouvez peut-être que ça sent bon, mais là n’est pas la question. Elle agit sur vous. Puissamment. L’impression est difficile à décrire. C’est une rencontre. Entre votre nature et celle de l’huile essentielle de rose. Car c’est un produit vivant. Ce n’est pas un dérivé de pétrole, minéral, inerte. Non, c’est un produit du vivant.
Certains parlent même d’une rencontre des âmes. Car les anciens parlaient bien des huiles essentielles comme de l’âme des plantes. Comme si dans cette substance qui s’élève avec la vapeur d’eau lors de la distillation, on arrivait à capter le plus subtil des plantes, le plus noble, le plus puissant.
Et cette force, intacte, tient dans un petit flacon. Mais ne nous leurrons pas. Il ne s’agit pas d’un simple « produit » « chimique » qui va, une goutte par ci une goutte par là nous soigner. Non, dans mon for intérieur, je sens que c’est quelque chose de bien plus subtil que ça. Et c’est une chose que nous sommes incapables de créer ex niholo, incapable de reproduire. Au-delà de l’assemblage des constituants, en proportion plus ou moins grande… qu’est-ce qui les lie ? De la chimie ? Est-ce là toute la magie de la nature ? Non. Les huiles essentielles sont si puissantes, si efficaces qu’on les compare aux médicaments conventionnels. Elles occupent une place un peu à part en médecine douce, il faut le reconnaître. Bien plus considérée que la plante brute. Bien plus « acceptée » dans les milieux médicaux, elle le doit à des similarités avec les molécules de synthèse. Pourtant, elle a bien plus avoir avec les plantes médicinales d’où elle est extraite qu’avec ces purs produits de la chimie !
C’est la nature qui soigne par les huiles essentielles
Beaucoup plus que tel ou tel composé, c’est la nature qui soigne. Nous venons de là, tout ce dont nous avons besoin vient de là. La distillation n’est pas un procédé de transformation différent d’une tisane ou d’une teinture, finalement. Mais on capte les molécules aromatiques par ce biais là. Vous savez, toutes ces odeurs que l’on sent au détour d’un chemin lorsqu’on se balade dans une forêt, dans un bois, un jardin. Ces molécules aromatiques, que l’on capte dans les huiles essentielles, notre nez les capte aussi dehors, auprès de ces plantes encore dans leur milieu naturel. N’est-ce pas pour cette raison qu’il est prouvé qu’une balade dans la nature est bénéfique contre le stress ? En plus de l’activité physique qui oxygène notre cerveau, nous voilà bien obligé de respirer-enfin- un air saturé de bonnes molécules aromatiques délivrées en continu par les plantes !
A cette échelle encore, on profite du totum de la plante, dans son milieu naturel, en synergie avec d’autres plantes, un bouquet aromatique gratuit dont on a à peine conscience… Alors surtout n’oubliez pas d’où viennent vos flacons d’huiles essentielles. Ils sont des remèdes puissants, des soutiens aussi en olfaction surtout lorsqu’on n’est pas libre de sortir, enfermés dans des bureaux toute la journée, toute la semaine, pour retourner s’enfermer dans notre appartement le soir et sortir « en boîte » le week-end… Elles sont un secours dans ce stress qui nous coupe d’une nature indispensable, oui. Comme une nature de poche. Mais ce n’est pas une raison pour les préférer, en prévention, à ce que nous offre directement la nature, brute. Mettez le nez dehors plutôt que dans un flacon la prochaine fois où vous aurez le moral dans les chaussettes. L’effet sera là, durable.
Les huiles essentielles sont fantastiques, mais elles ne devraient pas remplacer le lien direct à la nature, une connexion qu’il est indispensable d’entretenir pour notre bien-être et notre bonne santé. C’est pour cette raison que votre blog ne s’appelle pas « huile-essentielles.com » ou « aroma…-quelque chose » mais bien Plante essentielle 😉
8 replies to "La vraie nature des huiles essentielles"
[…] du blog Plante Essentielle, avec son article La vraie nature des huiles essentielles, qui nous explique pourquoi leur origine naturelle leur donne un avantage considérable sur les […]
[…] » nouvelle originale […]
Merci pour cet article traité avec humour et sérieux à la fois. Je suis tout à fait d’accord avec toi j’utilise les huile essentielles et leur effets est puissant en effet. J’aime ton expression « une nature de poche » 😉
Merci pour ton retour Tisya. Lesquelles utilises-tu? N’hésites pas à partager ton expérience, tu es la bienvenue!
Bonjour Cécile,
merci pour cette mise au point sur les huiles essentielles. Il est vrai qu’il n’est pas toujours simple de s’y retrouver et comme toi, je trouve que la vulgarisation des infos sont quelquefois dangereuses. Beaucoup omettent de signaler les circonstances dans lesquelles decertaines HE ne devraient pas être employées. Au moins une ballade dans la nature ne présente pas de contre indication, à part d’éventuelles allergies.
Tout à fait Marie-Pierre, rien ne remplace le contact direct avec la nature, même si les huiles essentielles peuvent aider!
Pas besoin d’être courageux pour aller jusqu’en bas, ça se lit tout seul 🙂
Merci pour cet article très intéressant, qui a éclairé ma lanterne sur plusieurs points. Je suis assez convaincu par l’idée que la complexité de la nature nous dépasse, et qu’on ne peut donc reproduire que très imparfaitement l’expérience qu’elle nous donne. Je comprends de ton article que les huiles sont un puissant substitut lorsqu’on ne peut suffisamment passer de temps dans la nature. En complément, du fait de cette puissance, j’imagine qu’on peut les voir comme un « coup de pouce » au corps lorsque celui-ci s’est trop écarté de son état d’équilibre pour pouvoir y revenir seul (homéostasie)
« C’est la nature qui soigne par les huiles essentielles » : ++
Merci Guillaume, je suis bien contente si j’ai pu faire un peu bouger les lignes par rapport à ton approche des huiles essentielles. Je sais que tu fais partie des personnes qui préfèrent les plantes brutes 😉 Mais toutes les formes apportent quelque chose car on n’extrait pas les mêmes composés, à la tisane l’extraction des composés solubles dans l’eau; à la teinture ceux qui sont solubles dans l’alcool et à la distillation les composés aromatiques, plus légers! Donc oui, c’est bien la nature qui soigne, prends soin de nous, même si la main de l’homme est passée par là!