Soulier Zombi : trouvez plante à votre pied ! (Scutellaria purpurascens)

Avez-vous déjà essayé le soulier zombi ? Cette plante médicinale (oui, je ne cause toujours pas chaussures à la mode sur mon blog), bien loin de son nom fort peu engageant a des propriétés bien extraordinaire en comparaison de sa petite taille. Insignifiante diraient ceux qui lui marchent dessus sans même la voir avec leurs gros sabots.

Soulier Zombi, une discrète des sous-bois et bord de chemin

Il faut dire que franchement, elle se fait discrète. Pas de vert éclatant, pas de « m’as-tu vu » et de gigantisme tropical dans le soulier zombi. Plutôt un vert forêt profonde et un pourpre, au ras du sol. Si ce n’étaient justement ses petites graines en forme de sabots qui lui ont valu son nom créole, elle serait bien banale. Et pourtant !

Au fait, « Zombi », ce n’est pas pour faire peur, c’est simplement un moyen de signaler qu’elle a des propriétés médicinales et donc un peu magiques.

Un espoir contre le VIH, ce soulier zombi

Rien que ça ! Mais c’est une affaire de famille, ou plutôt de genre pour être exact avec les Scutellaria, car plusieurs espèces de Sutellaria contiennent dans leurs racines de la baicaline, un flavonoïde qui est capable, in vivo de freiner la réplication de certains virus du VIH (Virus de l’Immunodéficience Humaine). D’ailleurs, en médecine chinoise, le sho-saiko-to (SST) est un remède contenant de la baicaline utilisé pour supprimer la production de virus VIH dans les cellules de patients atteints mais ne présentant pas de symptômes.

Mais, évidemment, une bonne nouvelle n’arrivant jamais seule, cette plante est aussi utilisée en cas de : problèmes digestifs, bronchite, allergies, troubles prostatiques, écorchures, descente de matrice et suites de couches, nervosité… Selon le problème on utilisera plutôt les feuilles ou les racines.

Par exemple, pour la digestion ou la nervosité, infusion des feuilles.

Pour ma part, j’en ai deux petites. J’attends de les repiquer et qu’elles poussent pour pouvoir leur chiper quelques feuilles.

Pour en savoir plus sur l’utilisation, je vous renvoie à l’ouvrage de Longuefosse (Le Tome 2) :

Des cousines de Scutellaria purpurascens aux Etats-Unis et en Chine

Sa cousine américaine, c’est Scutellaria lateriflora. Elle a des propriétés sédatives et antispasmodiques. Peut-être la connaissez-vous sous le nom de Scutellaire casquée ? Quant à la cousine chinoise, Scutellaria baicalensis, elle est reconnue pour ses effets anti-inflammatoires et antalgiques notamment. De quoi remplacer le doliprane (qui est aussi une plante des Antilles, mais ça c’est une autre histoire) !

Bref, les Scutellaria sont douées. Il faut dire qu’elles font partie de la famille des lamiacées (labiées), la même que la menthe, le basilic ou la brisée. C’est une famille réputée pour donner de nombreuses plantes médicinales, souvent aromatiques.

Les plantes de cette famille sont plutôt faciles à reconnaître :

• la tige est carrée, on le sent en la faisant rouler entre ses doigts ;
• les feuilles sont toujours par paire, opposée deux à deux de part et d’autre de la tige ;
• les paires de feuilles ne sont pas dans le même plan, elles sont à 90° des précédentes ;
• la fleur est souvent (mais pas toujours, attention) à symétrie bilatérale, pas comme les marguerites, quoi.

Pour être sûr, lors de vos cueillettes, et surtout la première fois, toujours vérifier dans une flore en utilisant une clé de détermination (pas en partant de votre supposition…) !