Tout à coup, la lecture prend un nouveau tournant. Vous vous enfoncez dans la face sombre du Moyen âge et les exactions de l’Inquisition. Pour l’Alchimie, c’est un tournant ! Dorénavant, le langage se fait plus symbolique et les héritiers d’Hermès et des courants gnostiques doivent se faire plus discret. En effet, les deux visions sont inconciliables :
Le gnosticisme conserve « [une] spécificité intellectuelle et [une] originalité existentielle : la recherche et la réalisation de la connaissance (gnôsis) qui est une illumination directe du dieu dans l’homme »*. Pour le christianisme dominant de l’époque, le salut vient de la foi, et ce sera pour après cette vie-ci. Mais pas de la connaissance. D’ailleurs, l’enseignement prodigué en latin à l’époque n’était pas accessible à monsieur tout le monde !
Les récits relatant les actions de l’Inquisition, ce tribunal créé au XIIIème siècle par l’Eglise catholique et qui a fini par devenir hors de contrôle, vous font froid dans le dos. Son but : traquer l’hérésie. Elle s’y est attachée pendant près de cinq siècles en Europe, traquant ceux dont les discours ou les pratiques contrevenaient au dogme. D’abord, il y eut les cathares et les bons hommes en Occitan qui avaient pris le parti de chercher ce que la chrétienté nomme « salut » non pas dans des églises mais au plus profond de leur être. Puis on fait entrer par commodité dans le champ de l’hérésie, tout ce qui dérange et doit être éliminé : la sorcellerie, l’homosexualité, l’alchimie…
En 1273, 1287, 1289, 1323, 1356 et 1372, les chapitres généraux des dominicains intiment aux frères de remettre à leurs supérieurs les écrits d’alchimie ou (en 1321) de les détruire. En 1295, la législation des franciscains leur interdit de détenir, lire, écrire des livres d’alchimie. L’ont-ils réellement fait ? Ont-ils conservés ces réflexions et ouvrages au nom de la connaissance ? Ont-ils perpétué ce savoir au travers de la symbolique ? Dans les livres, l’architecture, la peinture…
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