Quand il n’y avait pas tous les outils d’analyse d’aujourd’hui? Les chromatos, les réactifs chimiques, les études en double aveugle et des aveugles aux commandes de ce monde?

Science sans conscience n’est que ruine de l’âme disait déjà Rabelais au XVIème siècle. Un humaniste, provoquant, outrancier accusé d’hérésie et censuré. Il l’avait bien cherché. De tous temps, les penseurs se sont élevés pour rappeler que la morale, l’honneur doit accompagner le progrès scientifique. 

J’avais appris, je crois à l’école ou peut-être dans le fameux dessin-animé « il était une fois l’homme », que nos ancêtres étaient suffisamment stupide pour consommer fruits et feuilles au hasard, quitte à se retrouver empoisonné. Fort heureusement, ils en désignaient un dans le groupe qui faisait office de cobaye, signe d’une certaine organisation et d’un pragmatisme certain (pour l’humanisme on repassera). Cumulant ainsi un savoir empirique basé sur de mauvaises expériences, ce seraient transmis de génération en génération les effets bénéfiques de ce qui est comestible, médicinal ou poison. Ca fait pas rêver.

Mais cette hypothèse est un peu simpliste. Car les animaux aussi ont un savoir « médicinal ». Alors soit on leur reconnaît le même niveau d’intelligence, soit on se dit qu’il y a une autre façon de procéder… ou une autre forme d’intelligence, dont, ma foi, on ne serait pas forcément dépourvus (pourquoi pas nous?). Les grands singes ont été observés longuement et leurs stratégies d’auto-médication et leur connaissance de la pharmacopée a pu inspirer quelques analyses complémentaires. C’est tout le champ passionnant de la « zoopharmacognosie ».

Crédit photo: Cécile Mahé, Cameroun, Yaoundé

Mais chiens et chats qui nous sont plus communs le font aussi: un peu d’herbe vomitive ici, telle petite pousse pour la route… A l’époque où mes études m’ont conduite à passer un peu de temps avec des vaches et des moutons, on peut aussi constater qu’ils font leur petite sélection dans ce qu’ils consomment. Pourtant, ils n’ont pas eu de transmission de leurs parents mais une éducation tout ce qu’il y a de plus humaine.

Oh mais attendez, les humains font ça aussi… je me rappelle avoir confié à ma toubib avoir des envies de kiwis, je ne saurais plus vous dire en quoi j’étais carencée à l’époque du lycée, mais elle m’a confirmé que le kiwi, en user et en abuser était plutôt une bonne idée! Depuis, je fais confiance à mon corps (modérément quand même, parce qu’il se trouve régulièrement des carences en chocolat que je trouve suspectes).

Alors si nous « savons » comment ça fonctionne? Au-delà de notre mental hypertrophié, savamment localisé dans notre néocortex, nous avons la chance d’avoir d’autres « couches » dans notre boîte crânienne. Bon, elles sont un peu dévalorisées dans notre société qui est pour la répression des émotions (cerveau limbique) ou dénigre nos instincts primaires (cerveau reptilien, très en lien avec les sensations corporelles). C’est tout de même étonnant qu’on ne s’intéresse pas à notre instinct de survie… ça nous permettrait peut-être de se rendre compte que nous sommes en train d’aller dans le mur écologiquement parlant! D’un autre côté, le sens de l’histoire semble aller vers une déconnexion de notre corps de plus en plus marquée, tandis qu’on est de plus en plus dans la tête, dans des activités cérébrales… bref des ballons d’hélium plus du tout les pieds sur terre. Pas étonnant dans ces conditions qu’on ne se soucie plus vraiment de maman Gaïa: elle est à des années lumière sous nos pieds…. Comme vue de la lune, quoi.

Crédit photo: Cécile Mahé, forêt Vatable, Martinique

D’un autre côté, avons-nous réellement envie de regarder la vérité en face? Et si on faisait usage de la totalité de ce qui nous a été donné plutôt que de tout miser sur la pensée analytique? Formidable, certes, mais qui a ses limites. Est-ce qu’on n’aurait pas nous aussi, individuellement, accès à des informations sympathiques? Et utiles. Rappelez-vous dans Lucie, le film de Luc Besson les interventions du professeur qui entrecoupaient les scènes pour démontrer à quel point nous sommes très TRES loin d’utiliser notre cerveau à son plein potentiel! Il paraîtrait que cette histoire des 10% n’est qu’un mythe relayé par le grand écran… qu’en pensez-vous?

Ceci dit évidemment, rien n’empêche de valider nos trouvailles avant consommation. Certains se sont comme ça empoisonnés avec de beaux champignons ou sont morts tragiquement dans leur combi volkswagen (je ne suis toujours pas remise de la fin tragique de Christopher McCandless dans Into the Wild). Heureusement que notre héros à nous, Sylvain Tesson, a préféré les bouteilles de vodka aux plantes dans les forêts de Sibérie, ouf, hum… N’oublions pas quand même que notre vie très déconnectée de la nature nous demande du temps, de l’attention et un lien retrouvé avant d’atteindre le niveau d’un chimpanzé! (J’ai vraiment écrit ça?)

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