La voix de Thot reprend :
Tapputi est une parfumeuse babylonienne considérée comme la toute première chimiste de l’histoire. Elle utilisait des fleurs, de l’huile et de l’Acore ainsi que le cyprès, la myrrhe et la résine. Elle ajoutait de l’eau ou d’autres solvants et ensuite distillait, filtrait, patiemment, plusieurs fois.
Ses travaux sont la plus ancienne référence de distillation connue.
Le procédé d’extraction était donc connu en 1200 avant JC et même avant. Des textes indiquent que la macération dans l’eau et dans l’huile était utilisée pour la fabrication de parfums. On parle facilement d’huiles essentielles, mais en ce temps là, il faut savoir qu’on distillait sans alambic et on n’obtenait vraisemblablement pas une huile essentielle pure comme on la connaît aujourd’hui.
Thot décrit chacun des gestes de la chimiste chevronnée.
En ce temps là, ce sont les femmes qui utilisent ce procédé certainement dérivé des gestes de la cuisine. Elle fait bouillir les plantes aromatiques dans un pot en terre placé sur le foyer. Un lainage est placé au-dessus de manière à recuillir la vapeur d’eau chargée de molécules aromatiques qui s’échappe. Tapputi essore le linge, filtre, repasse et peaufine son œuvre. Peut-être un parfum, un soin de beauté ou un remède ?
Si les huiles essentielles ne sont pas isolées, et qu’elles sont en quantité infimes, vous assistez tout de même à l’une des toutes premières hysdrodistillation. Sans elle, sans cet ancêtre, les procédés élaborés par la suite n’auraient peut-être jamais existé. Que les cuves modernes en inox dérivent de ce simple pot de terre vous émeut au plus haut point…
Rendez-vous pour la suite au jour 11