Vous obtenez l’Ankh ou Croix ansée :

Il s’agit d’un hiéroglyphe égyptien très ancien qui signifie « Vie ». Ce symbole sacré de la vie éternelle était souvent représenté dans la main d’une divinité qui offrait aux narines du pharaon le souffle de vie. La symbolique en fait également une clé qui ouvre les portes de la connaissance sacrée réservée aux initiés. Vous passez le pendentif autour de votre cou.

Vous sortez de l’hôpital et décidez de faire quelques recherches en vous rendant à la Bibliothèque d’Alexandrie. Evidemment, celle d’aujourd’hui n’a rien à voir avec le bâtiment mythique qui avait vocation à rassembler le savoir universel et à supplanter Athènes en qualité de capitale culturelle du monde hellénistique. Mais vous y trouvez quantité d’ouvrages d’histoire et de reproduction de manuscrits antiques.
Voilà que les écrits relatent les travaux d’un certain Zozime ou Rosinus ayant vécu au 4ème siècle. Le manuscrit présente une illustration d’un alambic qui marque une rupture avec les appareils rudimentaires de l’Antiquité tels que vous l’avez vu dans les jardins de Tapputi : le chapiteau surélevé permet un meilleur refroidissement et comporte une gouttière pour éviter que le distillat ne retombe dans le produit chauffé et enfin il comporte un long tuyau de décharge pour l’évacuation des vapeurs condensées loin de la chaleur du foyer. Les alambics étaient fait en terre-cuite, en verre ou en métal. Ils servaient à distiller des composés sulfureux, arsénieux et mercureux et ne pouvaient distiller des liquides volatils. La distillation de l’alcool arrive bien plus tard dans l’Histoire. En attendant, on en est à une véritable évolution technologique avec ces « ambikos» (alambics) grecs ! Ce n’est pas étonnant, car il semble que l’activité culturelle bouillonnante d’Alexandrie dans les premiers siècles avant et après JC ait attiré une importante corporation de parfumeurs, qui distillaient des élixirs, des essences florales. Ces anonymes seraient à l’origine de la chimie et de l’alchimie même si ce n’est pas de cette manière qu’ils nommaient leur discipline qui était désignée comme « l’art divin » ou « l’art sacré ».
En creusant encore, vous réalisez que ce Zosime de Panapolis se serait appuyé pour ses travaux sur des écrits attribués au mythique Hermès Trismégiste : les Hermetica. Hermès Trismégiste ne serait autre que le Dieu Thot que le syncrétisme gréco-égyptien a assimilé au Dieu grec aux sandales ailées et au caducée ! Il est vrai qu’après sa conquête par Alexandre le Grand en -332, l’Égypte subit une forte influence culturelle grecque. Et même après son absorption par l’empire romain, sa culture et sa langue restèrent grecques. Vous avez quelques difficultés à faire la part des choses entre ce qui relève de la mythologie et du fait historique.
Vous en revenez aux travaux des alchimistes. Vous constatez ainsi que Tapputi n’est pas la seule femme célèbre ayant oeuvré pour les parfums. Avant Zosime, il y eut trois femmes qui ont inspiré ses travaux. Cleopatra, à qui l’on attribue l’invention de l’alambic, serait l’une des quatre femmes étant parvenu à fabriquer la pierre philosophale, avec Marie la Juive, Madère et Taphnutia.
Vous observez avec attention les dessins reproduits dans l’ouvrage que vous scrutez, Chrysopoeia :

L’un est le serpent qui a son poison selon deux compositions, et Un est Tout et à travers elle est Tout, et par celui-ci est Tout, et si vous n’avez pas Tout, Tout est Rien.

Hum… vous ne résolverez pas aujourd’hui cette énigme ! Vous aimeriez bien consulter quelques livres supplémentaires, mais ils ne sont pas disponibles. En consultant les bases de données, vous réalisez que vous pourrez peut-être les voir à votre retour sur Paris. Il est temps de rentrer ! Pas de felouque, mais un avion du XXIème siècle vous attend. En fait… vous n’avez jamais changé d’époque finalement ?

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