Vous vous intéressez aux médecines douces nommées également médecines complémentaires et parfois vous vous y perdez ? C’est normal, les méthodes sont nombreuses : homéopathie, aromathérapie, phytothérapie et naturopathie ne sont que quelques exemples des plus connues et il est donc facile de s’y perdre. Dans cet article, je vais vous présenter les différences entre l’homéopathie et l’aromathérapie. Et vous, vous êtes plutôt granules ou huiles essentielles ?
Homéopathie et Aromathérapie
C’est quoi l’homéopathie ?
L’homéopathie existe depuis plus de 200 ans en France et en Europe, cette médecine complémentaire est donc l’une des plus récentes, comparée à la phytothérapie ou la naturopathie par exemple. En 1965, les médicaments homéopathiques sont inscrits à la pharmacopée française et 30 ans plus tard c’est à la pharmacopée européenne que ceux-ci sont ajoutés.
Aujourd’hui, plus de 3 Français sur 4 ont déjà utilisé de l’homéopathie au moins une fois dans leur vie. Vous connaissez certainement l’homéopathie sous forme de granules blanches dans les tubes, mais ce n’est pas la seule existante : on la retrouve également sous forme de sirops, de comprimés, de gels ou de collyres.
Les médicaments homéopathiques peuvent être prescrits par les professionnels de la santé :
- les médecins généralistes ;
- les spécialistes : pédiatre, ORL, allergologue, gynécologue… ;
- les sages-femmes, elles ont eu l’autorisation en 2011 de conseiller et prescrire de l’homéopathie, notamment pour des pathologies liées à la grossesse ;
- les pharmaciens.
Vous pouvez aussi avoir recours à l’automédication pour certains cas : quelques médicaments homéopathiques sont destinés à un usage familial et sont faciles à utiliser. Par exemple, l’arnica homéopathique est conseillée suite à une chute ou un choc pour éviter l’apparition d’un hématome.
S’adressant à tous : enfants, adultes, personnes âgées et même femmes enceintes, l’homéopathie est aussi efficace en cas d’infections occasionnelles lors de situations dites « aigües », lors d’une angine par exemple, que lors de maladies chroniques telles que les allergies, les rhumatismes ou l’herpès. On peut même l’utiliser pour éloigner les moustiques (situation vécue par une amie en visite! Merci Apis mellifica).
Qu’est-ce que l’aromathérapie ?
L’aromathérapie fait partie des médecines complémentaires à base de plantes. Celles-ci sont distillées afin d’en extraire un précieux liquide : les huiles essentielles. Grâce aux composés actifs — les composés aromatiques — l’aromathérapie permet de soulager les douleurs physiques comme mentales.
De nombreuses huiles essentielles possèdent des propriétés antivirales, antibactériennes, antifongiques ; la plus célèbre est l’HE d’arbre à thé ou Tea Tree. D’autres sont cicatrisantes ou apaisantes comme l’HE de Lavande enfin des huiles sont réconfortantes et diminuent l’anxiété comme celle du Petitgrain Bigarade.
Les huiles essentielles agissent donc à plusieurs niveaux : elles peuvent être au plus proche du fonctionnement de notre organisme, au niveau cellulaire pour lutter contre les éléments étrangers lorsqu’il y a une infection par exemple. Mais elles ont aussi un pouvoir sur notre esprit, provenant en partie des molécules olfactives. Peut-être qu’une huile essentielle vous procurera réconfort et apaisement simplement par son odeur, alors qu’une autre personne n’y sera absolument pas sensible.
Si vous souhaitez en savoir plus sur l’aromathérapie, je vous invite à lire : Qu’est-ce que l’aromathérapie ?
Différences entre homéopathie et aromathérapie
Un fonctionnement différent sur l’organisme
L’aromathérapie fait partie d’un plus grand ensemble qu’est la phytothérapie. Cette dernière utilise les plantes médicinales sous différentes formes : tisane, décoction, fleurs de bachs, poudre ou huiles essentielles. Ces préparations contiennent des molécules chimiques qui vont agir directement dans le corps et les résultats se constatent assez rapidement. Par exemple, lors d’un trop gros déjeuner : une trace d’huile essentielle de Menthe Poivrée sur un comprimé neutre ou sous la langue va faciliter la digestion. Dans la plupart des cas et du fait de leurs fortes concentrations, les huiles essentielles ne se prennent qu’occasionnellement et non sur des traitements de longues durées.
L’homéopathie n’agit pas de la même façon, cette médecine part du principe que notre corps possède ses propres facultés à rester en bonne santé. Notre alimentation, la qualité de notre sommeil, notre activité physique ou notre niveau de stress sont autant de facteurs jouant sur notre santé. Moins nous prenons soin de notre capital santé, moins notre corps sera en mesure de se défendre contre des agressions extérieures. (Ça ne vous fait pas un peu penser à la naturopathie ?) Donc l’homéopathie va aider notre organisme à lutter de façon plus performante et c’est pourquoi chaque personne possède sa sensibilité face à un traitement homéopathique. Les traitements homéopathiques peuvent se prendre de façon occasionnelle ou sur des traitements de plusieurs mois, en fonction des symptômes.
Des principes actifs différents
Du côté de l’aromathérapie, les huiles essentielles sont exclusivement d’origine végétale, alors que la matière première des médicaments homéopathiques est beaucoup plus variée. En effet, plus de 3 000 souches de base existent et sont extraites :
- des végétaux : les plantes fraîches ;
- des animaux : le venin de serpent par exemple ou celui d’abeille (Apis mellifica dont on a déjà parlé)
- des minéraux : pour n’en citer qu’un seul, le magnésium.
De même, les concentrations de molécules actives entre les huiles essentielles et les médicaments homéopathiques sont complètement différentes.
Une goutte d’huile essentielle est hyper concentrée en principes actifs. C’est pourquoi il est nécessaire de diluer les huiles essentielles, sauf rares exceptions dans une huile végétale avant de les utiliser. C’est pour cette même raison que les huiles essentielles ne sont pas adaptées pour tous.
À lire également : L’aromathérapie s’adresse-t-elle à tout le monde ?
En revanche, l’homéopathie est obtenue suite à une succession de dilution du principe et les concentrations sont donc extrêmement faibles et différentes en fonction des médicaments. Cette concentration est donnée par le « CH » (Centième Hehnemanienne) noté au niveau des tubes. Plus le numéro du CH est élevé, moins le médicament est concentré. C’est donc une approche bien différente et c’est aussi pour ces raisons d’extrêmes dilutions que l’on peut y voir des plantes toxiques ou du venin. L’idée est plutôt que le corps reçoivent une information plutôt qu’une molécule ou un principe actif contrairement à l’aromathérapie. La sensibilité et la réception de cette information peut donc aussi varier d’une personne à l’autre ce qui peut expliquer que certains soient totalement réfractaires à cette médecine.
Par exemple, on extrait un principe actif d’une plante et on appellera alors ce composé de départ la teinture mère. On prélève 1 volume de la teinture mère que l’on dilue dans 99 volumes de solvant : c’est l’actif homéopathique et on obtient alors une dilution à 1CH.
Si l’on prélève un volume de cet actif homéopathique à 1CH et qui est ensuite dilué dans 99 volumes de solvant, on obtient un actif à 2CH, etc.
Les médicaments homéopathiques à faible dilution : 4 CH par exemple sont utilisés dans les traitements de courtes durées, alors que les médicaments homéopathiques à fortes dilutions : 20CH ou 30CH seront parfaits pour les traitements de fond se déroulant sur plusieurs mois.
Homéopathie ou Aromathérapie ?
Homéopathie ET aromathérapie en fait, je pense que ces deux médecines sont complémentaires. En fonction, des personnes et des maux, l’utilisation de l’une ou de l’autre peut être plus adaptée.
Pour les traitements sur de longues durées, l’homéopathie peut être privilégiée alors que pour un effet rapide les huiles essentielles sont plus adaptées.
Par ailleurs, l’aromathérapie ne peut pas être utilisée par tout le monde, du fait de leurs fortes concentrations en molécules actives, les huiles essentielles ne sont absolument pas adaptées dans la plupart des cas aux nourrissons ou aux jeunes enfants. En revanche, les granules homéopathiques peuvent être d’un grand secours pour les coliques du nourrisson ou les poussées dentaires.
Mais dans tous les cas, homéopathie et aromathérapie ne se substituent jamais à un traitement médical pour les maladies graves.