Pour arriver jusque chez Nanou depuis la capitale, Antananarivo, il faut emprunter la fameuse RN7. Fameuse? Oui. Mythique disent même certains, tant la parcourir est un voyage en soit. Il faut une dizaine de jours, en flânant ici et là pour rejoindre le sud de l’île. Je me suis arrêtée bien avant, j’avais à faire. A la ferme de Morarano à Ambatolampy.

Dans la mesure où pour des raisons techniques, l’interview a été coupée prématurément (je déteste la technologie parfois), je vous invite à lire l’article aussi, qui comprend quelques infos complémentaires 😉

En arrivant à Madagascar, il y a beaucoup de producteurs installés sur l’île que j’aurais aimé rencontré, mais vous savez comment c’est: on n’a jamais assez de temps. Et puis… j’aime bien laisser une petite place au hasard, me laisser surprendre par ce que la vie décide.

Une rencontre sur le marché de noël

Le lendemain de mon arrivée sur Tana, je vais sur un marché de noël. Et là, je vois la marque de Nanou!

ferme-morarano-ambatolampy

Il n’est pas là, c’est sa femme Lalah qui tient le stand. Mais pas de problème, elle va l’appeler. Quelle rencontre! Nous restons à discuter dans l’allée pendant une heure malgré la foule: sa vie à la Réunion, la distillerie du Maïdo, le départ pour Madagascar, tous les produits mis au point et transformés sur la ferme. Car Nanou ne fait pas que des huiles essentielles: épices pilées à la main, bocaux de légumes cuisinés, achards, rhums arrangés… un comble quand on sait qu’il ne boit pas une goutte d’alcool! J’ai envie de voir tout ça sur place, d’autant plus maintenant que j’ai reniflé ses huiles essentielles qui sont vraiment magnifiques! J’ai craqué pour le Saro ce jour-là dont je n’arrive toujours pas à prononcer le nom en malgache. Et ce ne sera pas la dernière! Rendez-vous est pris sur la ferme où il propose des visites et des repas végétaliens cuisinés merveilleusement par la sœur de sa femme. C’est une petite entreprise familiale avant tout!

Nanou fait partie des producteur d’huile essentielle qui se sont signalés spontanément quand j’ai débuté le blog et que j’ai souhaité faire un annuaire des petits producteurs. C’est quand même épatant de le croiser quelques mois plus tard, par hasard, en chair et en os à l’autre bout du monde!

La visite de la ferme à Ambatolampy

J’ai passé une journée magnifique à la ferme. Le cadre est splendide, paisible. Mais que de travail il a fallu pour planter tout ça, à la main. Au passage, si vous allez là-bas et que vous voulez lui faire plaisir, pas besoin de réfléchir longtemps. Son cadeau préféré, ce sont des graines à planter. Je me demande s’il n’est pas un peu collectionneur avec toutes ces différentes plantes qui poussent. Peut-être un peu, car il avoue que pour les huiles essentielles produites en très petite quantité, comme son hélichryse, il rechigne à la mettre en vente: il la garderait bien pour lui!

hélichryse-producteur-huile-essentielle

Ici sur les hauts plateaux, l’avantage c’est que tout pousse, à cause de la température qui descend en hiver, les plantes tropicales comme celles de nos pays tempérés. Ainsi, on retrouve côte à côte la lavande et le Ravintsara, le thym et la tagète. Côte à côte, littéralement car Nanou est passé à la permaculture. Cela signifie qu’il limite les interventions et laisse faire la nature, les associations de végétaux permettant de limiter les maladies et les carences. D’ailleurs, il va arrêter l’apport du compost qu’il retourne: ce n’est plus nécessaire avec ces techniques qui n’épuisent pas le sol. Et des techniques, il y en a à l’essai sur la ferme! Curieux de tout, c’est en visionnant des vidéos et en échangeant avec les gens de passage qu’il trouve l’inspiration: des tomates sans eau, l’électroculture, le sans labour… il teste et conserve ce qui fonctionne le mieux.

permaculture-madagascar

Avec ces pratiques, il pourrait certainement être certifié bio. C’était le cas avant, il avait le label écocert. Mais le coût de la certification est tel qu’il a préféré abandonner: le salaire d’un ouvrier pendant trois ans pour une seule année de certification! C’est du gâchis. Et Nanou de conclure que de toute façon, les gens le connaissent et savent comment il travaille: il n’y a qu’à venir voir sur la ferme. Jamais aucun produit chimique ne rentre. Et si il faut traiter, c’est fait avec des préparations à base de plantes comme le purin d’ortie.

culture-huile-essentielle-madagascar

La qualité d’une huile essentielle, c’est la façon dont les plantes sont cultivées mais pas seulement. Il y a aussi l’environnement. Ici, aucune pollution, pas d’industrie alentours, la route est loin. C’est un cadre préservé. Et il y a aussi la distillation proprement dite qui demande une certaine expertise. Surtout pas à feu nu, pour économiser le bois, problématique majeure à Madagascar à cause de la déforestation et de la culture sur brûlis. Et j’ai appris avec Nanou qu’on ne pouvait pas distiller sans boîte de sardine! Pour en connaître la raison je vous laisse visionner la vidéo 😉

Pour retrouver les produits de Nanou, voici les adresses et ses coordonnées:

Son blog: http://nanou.le.savoyard.de.madagascar.over-blog.com/page/30

Les boutiques à Madagascar:
Antananarivo: Quartier Isoraka derrière l’église catholique Ambatonilita ou à 60m du restaurant Kudeta- tél 020 24 798 47- 032 76 450 68
Ambatolampy: entrepôt Guanomad Haute-ville- tél: 032 78 517 37- 032 76450 68
[email protected]

La boutique à Paris:
Sous les Baobabs, marché Beauvau place d’Aligre, Paris 12°

 

    9 replies to "Producteur d’huile essentielle: rencontre avec Nanou le savoyard, Madagascar"

    • PATRICIA

      Bonjour,
      est il possible de vous commander les feuilles séchées d’artémisia pour faire des tisanes et si oui comment passer commande svp merci

    • Eisele

      Bonjour Nanou on se connaît par Dom et Sam antsirabe je sais pas si tu rappelle de moi j’´exploitais encore il y a un un et demi là tarantela . Je suis rentré pour raison de santé, aujourd’hui le pays me manque j’aimerais revenir mai pour cela il me faut trouver un petit job. Étant dans la distillation pendant quelques années pourrais-tu me dire si il y a encore des débouchés. En espérant te relire cordialement Maurice

    • Joy

      Bonjour la boutique sur paris existe t-elle toujours ?
      Merci à vous

      • Cécile MAHE

        Bonjour Joy, ce serait à vérifier avant un déplacement. Il me semble que oui, mais je suis bien loin

    • PILARD

      bonjour
      j’étais en vacances a Madagascar et j’ai acheté une huile essentielle de ROMBA ;pourriez vous m’en indiquer les propriétés
      Merci beaucoup
      MARIE CHRISTINE

      • Cécile MAHE

        Bonjour, quel est le nom latin?

    • Suzanne

      Bonjour, je connais Osmobiose situé à A ouste sur se 26400, laboratoire sérieux

      • Cécile MAHE

        Bonjour Suzanne, c’est effectivement un laboratoire, pas d’info sur leur chaîne d’approvisionnement 🙁

    • Jeu-concours Madagascar de Plante-essentielle.com

      […] chacun deux huiles essentielles : – Une huile essentielle de Saro ou de Ravintsara de chez Nanou le savoyard (ça c’est le top pour l’hiver) – Et une huile essentielle de Géranium Bourbon ou de […]

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