Aussitôt demandé… aussitôt fait ! Une lectrice m’a demandé pourquoi je ne traitais pas des huiles essentielles utiles pour les maux de l’hiver en cette saison de nez bouchés et de gorges irritées. Tout simplement parce que chez moi, il fait plus de 30°C, donc l’idée ne m’a pas effleuré l’esprit. Mais effectivement, ce serait le bon moment à l’approche de l’hiver, alors je m’en vais faire une petite série sur des anti-infectieuses hivernales. Comme ça, vous pourrez choisir votre arme pour affronter l’hiver !

L’huile essentielle d’Eucalyptus radié : une seule provenance possible, l’Australie

Pour ceux qui ont suivi les méandres de mes circuits d’approvisionnements en huiles essentielles auprès de petits producteurs sur les réseaux sociaux, vous avez pu voir qu’un ami m’en a ramené en direct d’un producteur australien. Il m’a notamment ramené de l’Eucalyptus radiata. Je le voulais absolument de là-bas, car cette essence en est originaire. L’Eucalyptus radiata est utilisé par les aborigènes depuis bien longtemps en médecine traditionnelle. Et son intérêt principal est que c’est une huile essentielle très bien tolérée, contrairement à d’autres espèces d’eucalyptus. Je l’avais déjà évoquée dans les indispensables de la trousse d’aromathérapie familiale pour cette raison précise.

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La marque Essentially Australia

Mais alors, mon huile essentielle vient de là-bas, c’est bien, mais est-elle produite par un petit producteur ? Difficile à dire n’étant pas sur place. D’après ce que mon ami m’a rapporté, le gars travaille sur place à Byron Bay, met en bouteille et vend en direct. Greg Tevena a une histoire plutôt intéressante qu’il raconte dans le petit guide qui accompagne ses huiles essentielles vendues sous la marque « Essentially Australia ». Suite au visionnage d’une série TV sur le savoir ancestral des aborigènes, il se demande pourquoi ces connaissances des plantes ont été aussi peu valorisées jusqu’ici. Il débute dans les années 90 par la vente de confitures, puis de l’huile essentielle de Myrte citronnée et enfin, après avoir acquis davantage de connaissances sur les huiles essentielles, il lance la marque « Essentially Australia » en septembre 2012. Une boutique en ligne permet de s’approvisionner directement, mais avec des frais de port prohibitifs pour nous autres européens (sans compter les douanes à l’arrivée…).

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Une bouteille de 25ml mais interdiction de s’en servir

Mais alors, les normes sont-elles les mêmes pour les australiens ? Qu’y a-t-il d’écrit sur ma petite bouteille ? Ce qui me saute aux yeux, c’est le rassurant « 100% pure essential oil ». Ce qui l’est un peu moins, c’est en lettre capitale « NOT TO BE TAKEN ». Euh… c’est à dire ? Je comptais un peu m’en servir, moi… Ça veut dire qu’il ne faut pas l’avaler semble-t-il. Pourtant, l’odeur me fait fortement penser aux bonbons miel-eucalyptus. Et après vérification, c’est pourtant bien une huile essentielle que l’on peut prendre par voie orale. Bizarre, bizarre… Le livret qui l’accompagne en rajoute une couche : « keep out of reach of children as it is toxic if swallowed », c’est à dire « tenir hors de portée des enfants, car toxique si avalé ». Oui, c’est sûr qu’il ne me serait pas venu à l’idée de me servir un petit shot d’Eucalyptus au coin du bar, mais si je dilue ??? Décidément, il va falloir éclaircir tout ça dans l’article sur les propriétés et contre-indications.

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Le tabou de la prise par voie orale et la « french aromatherapy »

En même temps, ce n’est pas étonnant si on y réfléchit bien. La prise des huiles essentielles par voie orale est plutôt taboue chez nos amis anglophones. Eh oui, c’est une particularité bien française, si bien que nos voisins appellent ça la « french aromatherapy ». J’imagine que les australiens ont hérité de la même culture liée à l’utilisation des huiles essentielles que leurs confrères anglais et américains, c’est à dire en application sur la peau.

Ou alors, c’est que mon huile essentielle est impropre à la consommation car modifiée ou extraite par des procédés chimiques. Je ne crois pas trop à cette hypothèse dans la mesure où l’odeur est très riche, fine, agréable, presque fruitée. Elle se rapproche énormément du Ravintsara, mais avec le côté camphré en moins. En même temps, c’est normal qu’elles soient proches, non pas qu’il s’agit de la même espèce (en fait ce n’est même pas le même genre ni la même famille de plante!), mais elles contiennent toutes deux beaucoup de 1,8-cinéole… que l’on appelle aussi l’eucalyptol ! Et c’est bien lui qui donne son odeur très typique à l’huile essentielle. Elle fait immanquablement penser au Vicks vaporub et aux bonbons au miel. A tous ces moments difficiles lorsqu’il faut se coucher alors qu’on ne peut plus respirer… et là, c’est le soulagement grâce à cette odeur précise qui a un pouvoir presque magique pour dégager les voies respiratoires !

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Traduction de la partie « Histoire » du livret qui accompagne ma magnifique huile essentielle d’Eucalyptus Australiana

Les feuilles étaient traditionnellement utilisées à la fois par les indigènes et par les premiers colons pour soulager le rhume, la grippe, les coupures et les plaies. En 1852, cette espèce d’Eucalyptus (Eucalyptus radiata) a été la première à être cultivée à des fins commerciales. Mais curieusement, d’autres espèces d’Eucalyptus ont été cultivées bien avant cette essence particulièrement fraîche, considérée comme la plus plaisante de toutes.

[…] L’Eucalyptus radié est cultivé dans des plantations ou issu de la cueillette sauvage. Les feuilles sont distillées à la vapeur d’eau. Ouf, ce dernier point nous rassure sur son mode de production.

    2 replies to "Une huile essentielle d’Eucalyptus en direct du pays des kangourous"

    • Pescalune

      Veinarde ! 😉
      En voilà une que j’aurai aimé intégrer à la Cabane aux Arômes – une vraie de là-bas !
      Mais comme tu dis c’est assez prohibitif de les faire venir et même pas sûre d’avoir le droit de les revendre légalement en France ensuite ….

      • Cécile

        😀 Oui c’est vrai j’ai beaucoup de chance sur ce coup-là! Après, à voir, je ne sais pas comment ça se passe pour du gros…. car d’après ce qui m’a été rapporté, le gars serait ouvert à faire du business…

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